La question des concessions autoroutières a récemment alimenté le débat public, avec une attention particulière portée au coût des péages. Un rapport présenté mercredi par le Sénat recommande la stabilité des tarifs, mais rejette l’idée de la gratuité.
Ce rapport sénatorial a été dirigé par Hervé Maurey, un député centriste de l’Eure. Le document s’articule autour de trois axes principaux : la question de la gratuité des autoroutes, une révision du système de concession, et en dernier lieu, le tarif des péages.
La gratuité des autoroutes, un concept problématique à bien des égards
Parmi les thèmes abordés, celui de la gratuité des autoroutes suscite le plus d’intérêt parmi le public. Cependant, le rapport exclut cette option, en raison de ses nombreux inconvénients. Il décrit cette idée comme « un piège aux conséquences désastreuses », qui pourrait nuire au réseau autoroutier.
Rendre les autoroutes gratuites se traduirait en réalité par un financement via les impôts de tous les citoyens. Cela profiterait particulièrement aux automobilistes et transporteurs internationaux. De plus, le rapport souligne que la situation « très préoccupante » des routes nationales rend peu judicieux de confier la gestion des autoroutes à l’État.
Du point de vue environnemental, la gratuité pourrait s’avérer fatale pour le « transport ferroviaire » et les « transports collectifs urbains ». En d’autres termes, pourquoi débourser pour un billet de TGV si l’on peut voyager en voiture sans frais supplémentaires ?
Stabilité des prix des péages préconisée
Le rapport, sous la direction de Hervé Maurey, soutient que les prix des péages ne devraient pas augmenter. En revanche, il propose que les revenus des péages soient utilisés non seulement pour l’entretien des portions d’autoroutes sous contrôle de l’État, mais aussi pour améliorer les routes nationales et le réseau ferroviaire.
Réforme du système d’attribution des concessions
Enfin, le document suggère une refonte en profondeur des concessions autoroutières, en prenant exemple sur l’Italie. Le rapporteur recommande des concessions de plus courte durée (15 à 20 ans) et moins étendues en kilomètres. Un article de Sud Ouest publié le 25 octobre rappelle que 90% du réseau autoroutier est détenu par des entreprises privées. L’objectif est d’éviter une concentration excessive du marché entre quelques grandes entités.
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