Le salon de l’automobile de Paris a tiré sa révérence hier soir. C’est l’instant idéal pour faire le point sur cette nouvelle édition. Était-elle à la hauteur de nos attentes ou demeure-t-elle source de déception ?
508 007 participants comptabilisés sur 6 jours contre 397 812 durant la même période en 2022, 4 000 journalistes (avec un quart de représentants de la presse internationale) contre 3 200 il y a deux ans, et 3 300 essais de voitures, soit 300 de plus qu’en 2022… ces chiffres ne mentent pas : le salon Mondial de l’Automobile de Paris affiche un succès indéniable sur le papier. Mais qu’en est-il de notre appréciation personnelle ?
Beaucoup d’avantages remarqués
Plus de constructeurs présents
Les attentes étaient grandes et les surprises ont été au rendez-vous jusqu’au dernier instant. La liste des participants a d’ailleurs continué de s’allonger. Par exemple, Tesla a été ajouté quelques jours avant l’ouverture officielle. Certains ont remarqué que la marque américaine n’apportait rien de neuf, mais on peut quand même se réjouir de sa présence.
Selon le communiqué officiel des organisateurs : “48 constructeurs et 158 exposants et partenaires ont occupé cinq halls du Parc des Expositions pour présenter leurs innovations et modèles principaux”. L’édition précédente n’avait mobilisé que trois halls sur sept en raison d’un manque de participants.
Une meilleure diversité des participants
Mais au-delà du simple nombre, ce qu’il faut féliciter, c’est la diversité des marques présentes. Comme l’avait promis Serge Gachot, le directeur du Mondial, les constructeurs chinois étaient moins présents relativement parlant. À noter tout de même l’absence remarquée de MG.
Sur place, presque toutes les grandes nations automobiles étaient représentées. Pour la France, Alpine, Citroën, Peugeot et Renault étaient là (à l’exception de DS, à laquelle nous reviendrons). L’Allemagne a envoyé Audi, BMW et Volkswagen. L’Italie était présente avec Alfa Romeo et Microlino. Les États-Unis étaient représentés par Cadillac, Ford et Tesla. Mini et Skoda représentaient respectivement le Royaume-Uni et la République Tchèque.
Un florilège de nouveautés
Et ce qui compte plus que le nombre de marques, ce sont les nouveautés proposées. L’édition 2024 a surpassé celle de l’année dernière. Des modèles comme l’Audi Q6 Sportback e-tron, le BYD Sealion 7, la Dacia Bigster, le concept Leapmotor B10, les Mini Aceman et Cooper JCW, la Peugeot e-408 et la Volkswagen Tayron ont été dévoilés pour la première fois. Certaines marques ont présenté plusieurs nouveautés. Alpine a dévoilé l’A110 R Ultime, le SUV A390 en concept et une version retravaillée de l’Alpenglow. Citroën a présenté les C4 et C4 X remaniées, l’Ami également renouvelé, et le concept C5 Aircross. Renault a introduit la R4, le concept Emblème et la R17 restomod. En bref, il y avait de quoi captiver les visiteurs.
Des points à améliorer ?
L’absence des marques prestigieuses
Certains d’entre vous l’ont sans doute remarqué : aucun constructeur de luxe n’est venu à Paris. Pas de Bugatti, pas de Ferrari, pas de Porsche ou de Maserati, ce qui a probablement déçu les passionnés d’exclusivité. Leur absence est d’autant plus regrettable qu’ils avaient des nouveautés à présenter. Bugatti avec sa nouvelle Tourbillon, Maserati avec la récente Granturismo, Ferrari et ses 12Cilindri et F80, dévoilée la semaine dernière. De même pour Porsche avec sa 911 GT3 revisitée, également révélée récemment.
La faute ne repose pas sur les organisateurs mais sur les exposants. Ont-ils craint un manque d’impact médiatique ? C’est à spéculer. On peut néanmoins espérer que le succès de cette édition les encourage à revoir leur décision ultérieurement.
Stellantis peut viser plus haut
Le groupe Stellantis a marqué des points positifs avec les stands Citroën, Leapmotor et Peugeot, riches en nouveautés, ainsi que plusieurs concept-cars inédits. Cependant, on peut s’interroger sur l’absence remarquée de marques telles que Lancia, Opel ou encore Jeep, surtout lorsqu’Alfa Romeo a reçu beaucoup d’espace malgré peu de nouveautés à proposer. Par exemple, présenter l’Ypsilon aurai pu être judicieux sachant que Lancia, comme Alfa avec le Junior, cherche à renouveler sa marque.
Le cas de DS est encore plus frappant, absence remarquée cette année alors que Citroën a été absente la fois d’avant. Dommage surtout que l’on attendait une annonce majeure pour une nouvelle référence de DS, teasée en avril dernier. Une marque comme DS, qui incarne le sommet de l’automobile française, aurait eu toute sa place ici. Sans doute que le concept SM Tribute aurait séduit les visiteurs.
La durée de l’événement
Si vous n’avez pu venir à Paris la semaine passée ou durant le week-end, vous auriez peut-être souhaité vous libérer cette semaine ou le prochain week-end. En raison d’une capacité limitée de visiteurs par jour pour des raisons de sécurité, le salon ne peut plus prétendre à ses records passés. Autrefois, c’était le plus grand salon automobile mondialement. Ajouter un second week-end semble nécessaire pour retrouver une telle ampleur.
Tel est l’objectif affiché : “Les organisateurs souhaitent ouvrir l’événement à un plus grand public en ajoutant un week-end additionnel en 2026”, précise le communiqué. Cela avait déjà été envisagé précédemment. Avec une nette amélioration du bilan cette année, convaincre les réticents pourrait se révéler plus faisable cette fois.
Crédit photo : Joris Clerc