Ferrari réalise les rêves, il en a toujours été ainsi. Mais la firme de Maranello fait aussi des différences avec les super-riches : ce n’est pas celui qui met le plus d’argent sur la table qui obtient la Daytona SP3. Pour cette dernière, les critères sont différents.
Un nombre d’exemplaires limités pour conserver l’exclusivité
Ferrari produira exactement 599 exemplaires de la Daytona SP3. Seuls les acheteurs des modèles précédents SP1 et SP2 peuvent signer un contrat d’achat. Le pourcentage de ceux qui renoncent à cette opportunité devrait être infime malgré un prix d’achat d’environ 2 000 000€. Le prix est de toute façon secondaire. Deux millions, c’est de l’argent de poche pour cette clientèle d’autant plus qu’il est déjà clair que cette voiture ne sera jamais confrontée à une perte de valeur.
Comme on nous l’a confié une source à Maranello, une durée minimale de détention figure dans le contrat de vente, mais ce n’est en fait que pour la forme. Celui qui a reçu une Daytona ne la rendra pas de sitôt, dit-on chez Ferrari.
Pourtant, la voiture en elle-même n’a rien à voir avec la Daytona proprement dite ou plutôt avec la voiture connue sous le nom de Daytona : la 365 GTB/4. Ferrari veut plutôt faire référence à la course de 24 heures de Daytona de 1967. L’inoubliable Lorenzo Bandini, qui a perdu la vie la même année à Monaco dans un terrible accident lors du GP, et le Néo-Zélandais Chris Amon avaient alors gagné sur une 330 P4 devant deux autres Ferrari.
La Ferrari Daytona SP3 se concentre sur le design
La Daytona SP3 s’inspire de cette même 330 : le pare-brise enveloppant, les flèches à l’avant, les éléments horizontaux derrière l’essieu moteur, les rétroviseurs placés sur les ailes avant. Tous ces éléments de style ont été délibérément choisis par le designer en chef Flavio Manzoni, qui a donné la priorité au style de ce projet par rapport aux demandent des ingénieurs. Cela signifie que l’accent a été mis sur le design et non sur la performance. Il est également évident qu’en hommage à son propre passé, les spécifications hybrides n’avaient pas leur place dans le cahier des charges. Il fallait un douze cylindres atmosphérique pur.
Néanmoins, la Daytona SP3 est bien sûr aussi une représentante très performante de sa catégorie. Ce n’est pas étonnant si l’on jette un coup d’œil aux données de puissance de cette dernière. Ferrari a réussi à tirer 840 ch du V12 de 6,5 litres, soit encore 10 ch de plus que dans la 812 Competizione. Le châssis est basé sur celui de la LaFerrari et dispose d’une boite à double embrayage de sept rapports.
Ferrari est fière de l’absence d’ailerons sur la Daytona SP3
L’adaptation de la chaîne cinématique de la voiture de sport à moteur central avant à la SP3 n’a pas posé de graves difficultés à Ferrari. Quelques modifications logiques dans la ligne d’échappement, et c’est tout. Des bielles en titane et un vilebrequin encore plus léger sont repris de la Competizione, tout comme le régime maximal de 9500 tours/minutes. Sur le plan aérodynamique, Ferrari est particulièrement fière d’avoir réussi à se passer d’ailerons actifs. Une grande partie de l’appui nécessaire est générée au niveau du plancher de la voiture par un système de jupes à dépression. Les conduits d’air dans les portes et entre les essieux fonctionnent en fait comme le système S-Duct à l’avant de la F8 Tributo. L’air est aspiré et rencontre une aile cachée devant l’essieu arrière, il est ainsi dirigé vers le haut et génère d’une part un effet de refroidissement et d’autre part de l’appui.
Un cockpit taillé pour la compétition
À l’intérieur, les sièges baquets sont solidement fixés au châssis et non réglables. Pour faire de la place aux clients de grande taille, le pédalier et le volant sont réglables. Selon les estimations, cela fonctionne très bien pour les géants assis jusqu’à 1,90 mètre environ. Le reste du cockpit n’est pas une surprise, le volant est dans sa version la plus moderne avec des surfaces tactiles au lieu de boutons, un écran incurvé de 16 pouces derrière affiche toutes les informations nécessaires, nous connaissons la coulisse de sélection des vitesses au look des boites manuelles classiques par exemple de la Roma.
Nous ne verrons que rarement, voire jamais, la majorité des 599 exemplaires de la Daytona SP3 sur la route. En petite série, Ferrari célèbre une fois de plus le V12 atmosphérique. Une supersportive à haut régime inaltérée. Un rêve !
Caractéristiques techniques et prix de la Ferrari Daytona SP3
Moteur | V12 central arrière |
Cylindrée | 6496 cm3 |
Puissance | 840 ch à 9250 tr/min |
Couple | 697 Nm à 7250 tr/min |
Transmission | Propulsion |
Boite de vitesse | Double embrayage à 7 rapports |
Dimensions | 4,686 m x 2,05 m x 1,142 m |
Poids | 1485 kg |
0 à 100 km/h | 2,85 secondes |
0 à 200 km/h | 7,4 secondes |
V max | 340 km/h |
Prix | 2 000 000€ |