Renault Austral est le nom du successeur du Kadjar. Ce véhicule cinq portes de 4,51 mètres de long s’inspire visuellement du modèle électrique Mégane E-Tech, mais mise techniquement sur des moteurs mild et full hybrid.
En bref :
- Le Renault Austral a remplacé le Kadjar
- Prix à partir de 35 800€
- Deux moteurs essences (130 et 160 ch) et un full hybrid (200 ch)
R4, R5, R16 : des noms de modèles innovants avec lesquels Renault a écrit l’histoire de l’automobile. Plus récemment, Avantime, Vel Satis, Safrane, Latitude ou Fluence quelques noms de modèles Renault d’un passé récent qui sont déjà largement tombés dans l’oubli. Un sort qui a également été réservé au SUV Kadjar. Comme ce dernier n’a pas réussi à faire de l’ombre au best-seller Tiguan de Volkswagen, son nom a été rangé dans les archives de l’entreprise et a laissé la place à l’Austral.
Le Renault Austral E-Tech est son allure sportive
Non, le nouveau SUV électrique ne vient pas d’Australie. « Austral » est un mot qui n’est plus guère utilisé aujourd’hui pour signifier « sud » et qui, selon Renault, « doit éveiller chez les clients les images d’espaces illimités du sud et symboliser leurs possibilités infinies ». Enfin, il doit plaire aux acheteurs. Et l’Austral ne fait pas exception à la règle avec ses lignes séduisantes, son toit en pente douce vers l’arrière, ses porte-à-faux courts et sa ligne de vitrage haute.
La partie avant est imposante et ressemble à celle de la Mégane électrique E-Tech, mais en version thermique essence, elle est dotée d’une calandre marquante au-dessus et en dessous du pare-chocs. La signature en forme de C des feux diurnes à LED est typique à l’ensemble de la gamme Renault, dont la barre commence au-dessus des phares et s’incurve ensuite vers le centre de l’avant. À l’arrière, un bandeau de feux arrière à LED s’étend sur presque toute la largeur du véhicule.
L’habitacle de l’Austral est identique à celui de la Mégane E-Tech
Les similitudes entre l’Austral et la Mégane 100% électrique sont plus grandes à l’intérieur. Les deux écrans de 12 pouces devant le conducteur et au centre du tableau de bord se s’incrustent parfaitement à l’habitacle. En incluant l’affichage tête haute, cela fait beaucoup de surface d’affichage. Les fonctions sont de préférence commandées par l’écran tactile, mais des interrupteurs sont encore disponibles pour les commandes les plus importantes, ce qui est une bonne chose.
Mais la commande vocale via Google-Assist est encore meilleure et, grâce à la connexion en ligne, elle est tout à fait dans l’air du temps. Toujours connecté à internet, il peut utiliser diverses applications Google, recevoir des mises à jour et commander certains réglages par commande vocale.
Le grand levier sur la console centrale, qui rappelle le levier de poussée d’un avion, est un peu déconcertant. En effet, il ne sert pas à commander la boite automatique multimode à 15 niveaux, mais seulement à poser la main au-dessus du porte-gobelet et du porte-téléphone portable. La clé du véhicule peut également être cachée ici, tandis que le programme de conduite est sélectionné sur le petit levier à droite de la colonne de direction.
En fonction de l’équipement et du supplément de prix, l’Austral brille par ses beaux matériaux en bois ou en carbone, ses revêtements de sièges matelassés et bien d’autres éléments que l’on ne trouve pas partout dans cette catégorie. Comme c’est désormais l’usage, le choix des matériaux s’oriente vers l’axe de vision et de préhension des occupants : en haut, le plastique moussé est de bonne qualité, mais plus on descend, plus le plastique devient dur. Dans les rangements des portes, il n’y a même plus assez de feutre pour réduire le bruit.
Un espace raisonnable offert par l’Austral
Avec ses 4,51 mètres de long, 1,62 mètre de haut et 1,83 mètre de large, l’Austral repose sur la dernière génération de la plate-forme Renault-Nissan-Mitsubishi CMF-CD. Avec elle, l’espace pour le conducteur, les passagers et les bagages est correct pour le segment. L’espace pour les jambes en première rangée est suffisant pour les personnes mesurant environ 1,90 mètre, l’espace pour la tête suffirait même aux personnes mesurant nettement plus de deux mètres.
À l’arrière, c’est juste un peu plus étroit. Si les sièges avant sont réglés pour des personnes de 1,85 mètre, l’espace pour les jambes derrière suffit quand même pour des personnes mesurant un bon mètre quatre-vingt-dix. Il y a même encore un peu d’espace au-dessus du sommet de la tête. Les portes à large ouverture facilitent également l’accès à l’habitacle.
À partir de la version Techno, l’Austral est équipée d’une banquette arrière divisée selon un rapport 1:2, dont les segments peuvent être déplacés indépendamment les uns des autres de 16 centimètres dans le sens de la longueur. Selon que l’on a besoin d’un espace maximal pour les jambes ou d’une capacité de chargement maximale, on dispose alors, selon Renault, d’un volume de coffre de 500 à 575 litres (pour l’hybride : 430 à 550 litres). Si la banquette est rabattue, la taille du coffre peut même atteindre 1525 litres (hybride : 1455 litres). Il est également possible de ranger 80 litres supplémentaires dans le compartiment de rangement situé sous le plancher du coffre.
Motorisations : Ni diesel ni hybride rechargeable pour le Renault Austral
Les principales nouveautés par rapport au Kadjar se trouvent dans le compartiment moteur. Un diesel, qui a longtemps été le premier choix dans cette catégorie de véhicules, n’est plus proposé. Les temps changent… Pour la propulsion, Renault mise résolument sur l’hybridation dans l’Austral. Le modèle SUV peut être équipé de la nouvelle version hybride intégrale E-Tech Full Hybrid 200 ch. S’y ajoutent les variantes turbo-essence Mild Hybrid 130 ch et 160 ch automatique. Renault a fait le choix de ne pas proposer de version rechargeable plug-in hybride.
La base technique des variantes de propulsion Mild Hybrid est un moteur essence turbo à quatre cylindres de 1,3 litre de cylindrée, assisté au démarrage et à l’accélération par un alterno-démarreur à courroie et une batterie lithium-ion de 12 volts placée sous le siège du passager avant, et qui récupère l’énergie à la décélération. Cela doit permettre d’économiser du carburant. Selon la norme WLTP, le 130 consomme 6,2 l/100 km, le 160 6,3 l/100 km.
Le démarrage à basse vitesse est tout à fait rapide, passant de 15 à 30 km/h en 1,4 seconde. Le Renault Austral effectue le 60 à 100 km/h en 5,7 secondes. Renault indique que le 0 à 100 km/h est réalisé en 9,7 secondes et la vitesse maximale est de 174 km/h.
Dans la variante full hybride E-Tech, deux moteurs électriques (cumulant 50 kW soit 68 ch) sont embarqués à côté du moteur essence 1,2 litre turbo à trois cylindres de 131 ch, qui se servent d’une batterie de 1,7 kWh et participent à la propulsion. Ensemble, le duo atteint 146 kW/200 ch. L’Austral hybride passe de 60 à 100 km/h en 4,1 secondes et de 80 à 120 km/h en 4,8 secondes. Renault annonce 8,4 secondes pour le 0 à 100 km/h et la vitesse de pointe est également de 174 km/h. Notons que seule une boite automatique est disponible sur la version hybride.
L’hybride qui roule sans effort
Comme il est d’usage pour une hybride intégrale, la batterie est rechargée par le moteur à combustion et via la récupération d’énergie au freinage. Selon Renault, trois freinages puissants suffisent pour remplir la batterie à 80%. En ville, l’Austral devrait rouler à 80% en mode électrique et être ainsi 40% plus économe qu’un véhicule à combustion classique. Contrairement à un hybride plug-in, il n’a pas de prise et n’est pas rechargé en externe, mais il peut aussi se passer du moteur à combustion pendant deux kilomètres au maximum.
En fonction des besoins énergétiques, de la puissance délivrée, du niveau de charge de la batterie et du programme de conduite activé, le système Renault permet de fonctionner en mode tout électrique ainsi qu’en mode hybride série (le moteur entraîne uniquement l’alternateur pour charger la batterie) ou parallèle (le moteur assiste également la chaîne cinématique). Quel que soit le programme de conduite, l’Austral hybride démarre toujours en mode électrique pour réduire la consommation et les émissions de CO2.
En ville, l’Austral de Renault est effectivement assez économe. Notre test démontre une consommation de 4,5 litres aux 100 kilomètres. Hors agglomération, la consommation de carburant est de 5,5 litres et sur l’autoroute de 7,6 litres aux 100 kilomètres. La moyenne de notre test est donc de 5,9 litres.
Le système, complexe, de propulsion fonctionne bien dans la pratique, on dispose spontanément de puissance en fonction de la pression sur l’accélérateur – sauf si l’on passe spontanément de la flânerie au kickdown, auquel cas il faut un peu de temps avant que la voiture ne réponde. Les hauts régimes entraînent un vrombissement perceptible, sinon le moteur à essence est généralement discret sur le plan acoustique.
Comportement dynamique du Renault Austral
Le châssis de l’Austral est très confortable et ne s’affaisse pas de manière désagréable en conduite normale. En revanche, dans les virages serrés et rapides, l’ESP entre rapidement dans la zone de régulation et tire un peu sur les dents des 200 ch en freinant le SUV. Mais l’évolution du couple est dans l’ensemble très cohérente, et si l’on règle dans le menu du véhicule l’« effort de direction » en permanence sur « élevé », on se réconcilie aussi avec la direction trop souple et insensible. Le frein aussi semble un peu artificiel, mais offre malgré tout un bon freinage. L’Austral a certes réussi le test d’évitement haut la main, mais il n’est pas particulièrement dynamique pour tourner autour des plots.
Malgré un supplément de 1500€, il faut absolument s’offrir une option : la direction dynamique des quatre roues 4Control advanced. À des vitesses supérieures à 50 km/h, les roues arrière se dirigent jusqu’à 1 degré dans la même direction que les roues avant, ce qui contrecarre la force centrifuge.
Mais le clou du spectacle est la conduite à basse vitesse dans le trafic urbain. Dans ce cas, les roues arrière braquent de 5 degrés maximum dans le sens opposé à l’essieu avant. L’Austral est ainsi extrêmement agile : son rayon de braquage intérieur n’est que de 10,1 mètres, ce qui la place au niveau de la petite Renault Clio. Sans la direction intégrale, comme dans notre voiture d’essai, on atteint 11,8 mètres.
Le Renault Austral disponible à partir de 35 800 euros
L’Austral débute avec le Mildhybrid 130 à partir de 35 800€, mais alors dans la finition Evolution un peu maigre, sans programmes de conduite, banquette arrière non coulissante et rabattable (les dossiers sont cependant rabattables) et seulement un petit écran central de 9 pouces. Pour le Mildhybrid 160, il faut déjà compter au moins 37 300€, pour le full hybride 40 800€. La version plus haut de gamme, iconic esprit Alpine, voit son prix débuter à 46 100€ et est disponible uniquement en version E-Tech full hybride.