Le département sportif de Nissan, connu sous le nom de Nismo, célèbre cette année ses 40 ans d’existence. Divers modèles emblématiques ont arboré fièrement le badge nippon. Revenons sur quatre décennies de cette légende de l’automobile japonaise.
Pour retracer l’histoire de Nismo, il suffit de discuter avec un passionné d’automobiles japonaises. Les plus jeunes évoqueront les Skyline, 370Z et autres GT-R. Les connaisseurs se remémoreront les prototypes du Mans tels que les R89C et R92C, ainsi que les Nismo 270R et 400R.
Avec une communication habile et progressive, le département sportif de Nissan a su tisser un lien unique entre les générations. Profitons de cette occasion pour revisiter les plus grandes réussites de la branche sportive la plus renommée du Japon.
Double identité et succès en compétition
Durant les années 1980, Nissan était perçue comme une marque plutôt tranquille, voire dépassée. En sport automobile, c’est la 240RS qui obtient les premiers résultats significatifs, en remportant des épreuves aux rallyes de Hong-Kong et de Pékin en 1985. En parallèle, la Skyline était une berline aux performances tout à fait respectables.
Le 17 septembre 1984, dans la banlieue de Tokyo à Omori, naît Nissan Motorsports International. Cette nouvelle division sportive est le fruit de la fusion entre deux départements internes : Publication Division 3 et Special Car Testing Division.
Nismo avait à l’origine pour mission de booster l’engagement de Nissan dans diverses compétitions de course. Mais rapidement, ses ingénieurs se sont mis à améliorer les modèles de série.
Une partie des clients demandait des voitures plus puissantes et au design plus agressif. Cette demande a été satisfaite pour la première fois avec la Nissan Skyline GTS-R Group A de 1987.
Dotée d’un kit carrosserie suggestif, de doubles sorties d’échappement et d’un moteur 6 cylindres de 2.0 litres produisant 210 ch, la Skyline incorporait une transmission quatre roues directrices HICAS. Cela lui conférait une tenue de route impressionnante malgré une puissance limitée. Le succès fut immédiat, avec les 200 unités produites se vendant rapidement
En 1991, Nismo développe l’un des véhicules les plus redoutables : la Skyline GT-R R32. Ce modèle intègre un design aérodynamique, une transmission intégrale E-TS ATTESA et un moteur 6 cylindres biturbo de 2,6 litres délivrant 280 ch. La puissance et la domination de cette voiture lui valent le surnom de « Godzilla » parmi ses fans.
La Skyline GT-R R32 remporte 29 victoires en 29 courses au Japon et répète cet exploit en Australie. Ce succès encourage Nismo à développer un catalogue de pièces détachées et à renforcer sa présence dans les compétitions automobiles : JSPC, JGTC, Super GT, Silhouette, et même 24 Heures du Mans.
Expansion internationale
Durant les années 1990, Nissan accroît ses succès en compétition et réalise son rêve de participer aux 24 Heures du Mans. La R390 GT1, première supercar de Nissan, voit le jour, une voiture de compétition dérivée de la série, une pratique courante dans les années 80 avec le Groupe B.
Parallèlement, Nismo lance deux éditions très limitées : les 270R et 400R. La 270R, basée sur la Silvia S14, offrait 270 chevaux, tandis que la 400R, une Skyline GT-R R33, en développait 400. Ces modèles étaient exclusivement réservés au marché japonais.
Du réel au virtuel
En 1997, un jeu vidéo mythique voit le jour sur PlayStation : Gran Turismo. Développé par Polyphony Digital, le jeu met en avant les plus belles créations japonaises, y incluant naturellement les Nissan les plus puissantes.
Le deuxième volet, sorti en 1999, propulse Nismo sur la scène internationale. Le nombre impressionnant de déclinaisons permet à chacun de se souvenir d’un modèle qu’il a piloté pendant des heures. Au fil de la franchise, Polyphony Digital collabore étroitement avec Nismo, créant ensemble la Nissan GT Academy en 2005.
Nismo atteint définitivement la reconnaissance mondiale avec l’une des plus belles Skyline : la Skyline GT-R R34 Z-Tune. Le moteur 6 cylindres en ligne biturbo RB26DETT délivre 500 chevaux et propulsion le coupé japonais à une vitesse de 300 km/h. Seulement cinq privilégiés ont pu acquérir ce modèle exceptionnel.
Nismo accessible à tous
Nismo continue d’élargir sa gamme de modèles arborant le badge au O rouge : 350Z, 370Z, Juke, et au sommet, la GT-R R35. La supercar japonaise est l’une des voitures les plus rapides au monde, avec un V6 biturbo de 3,8 litres produisant 600 chevaux, un 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes et une vitesse maximale de 320 km/h.
Les multiples options de personnalisation la rendent encore plus légendaire. Dragster, voiture de drift, voiture de course… la GT-R R35 est un véritable caméléon.
Aujourd’hui, Nismo chouchoute certains marchés avec des modèles spécifiques. Par exemple, la 400Z lancée en 2022 rend hommage à la 240Z de 1971. Elle reprend les codes essentiels du coupé des années 70, du style Fastback compact à la boîte mécanique, pour le plus grand bonheur de ses fans. La seule manière de voir une 400Z sur nos routes est l’importation.
Sur le plan sportif, Nissan est présent en Formule E depuis 2018, obtenant dès sa première saison une seconde place au championnat constructeurs.
Pour célébrer ses 40 ans, Nismo a organisé une exposition à son musée de Yokohama, mettant en avant les voitures de course qui ont marqué son histoire.
À l’heure actuelle, le marché européen doit se contenter de l’Ariya Nismo, la version sportive du SUV électrique de Nissan. Cela n’empêche pas Nismo de rester aussi dynamique et influente qu’à ses débuts.